Le plateau de Valensole est une région naturelle de France située dans les Alpes-de-Haute-Provence, au sud-ouest de Digne-les-Bains, entre les vallées de la Durance à l'ouest, de l'Asse au nord, des Gorges du Verdon et du lac de Sainte-Croix au sud. Son altitude moyenne est de 500 m et il s'étend sur 800 km2.
Il est traversé par la vallée de l'Asse, qui le sépare en deux parties dissymétriques.
Géologie
La forme générale du plateau de Valensole est un trapèze dont les bordures est et ouest sont des structures géologiques majeures : les chevauchements de la nappe de Digne et la faille décrochante de la Durance, respectivement.
C'est un bassin molassique de la périphérie des Alpes. Il est constitué de conglomérat grossier, localement plus marneux, gypseux ou gréseux datés du Miocène supérieur (formation de "Valensole I") et Pliocène (formation de « Valensole II »). Les deux formations sont séparées par une discordance associée à la crise de salinité messinienne en Méditerranée. La surface sommitale, bien préservée sur de vastes surfaces (surtout sur la partie sud du plateau) a été datée à 1,8 Ma (Villafranchien). Le plateau a donc été porté à l'érosion durant le Quaternaire.
Rencontre de Valensole
La rencontre de Valensole est, dans la terminologie des ufologues, un célèbre cas français de rencontre du 3e type, où, en 1965, un cultivateur provençal affirma avoir observé un engin du type soucoupe volante posé au sol et deux passagers humanoïdes.
Déclarations du témoin à la gendarmerie
Procès-verbal du 2 juillet 1965
Selon le résumé établi par la gendarmerie : « le 1/7/65, au lieu-dit « Olivol » à 2 km au nord-ouest de Valensole (Basses-Alpes), Mr [Maurice Masse], 41 ans, cultivateur, déclare avoir vu un engin de type « Soucoupe volante » de la grosseur d'une Dauphine avec deux passagers. Un individu, taille 1 m environ, de forte corpulence, vêtu d'une combinaison, tête nue, serait descendu de l'engin quelques instants. Puis l'engin aurait disparu subitement à la vitesse d'un éclair. Déclaration faite à la gendarmerie le 2/7/65 à 20 heures - Sur place, le Capitaine [Valnet] a constaté des traces pouvant éventuellement correspondre à la pose effective d'un engin. » Cet engin avait la forme d'un ballon de rugby et la taille d'une Dauphine avec une porte à glissière sur le côté et un dessus en matière transparente.
Le témoin sera de nouveau entendu de 23 h 15 à 23 h 30 pour compléter certaines informations.
Procès-verbal du 5 juillet 1965
Un procès-verbal des constations faites les 2 et 3 juillet sur le lieu d'observation et sur les traces au sol sera établi le 5 juillet par une autre brigade avec prise de mesures et de photographies. Une « trace insolite » a été relevée : un trou cylindrique de 18 centimètres de diamètre et 40 centimètres de profondeur, au centre de quatre sillons peu profonds formant « une sorte de croix ».
Procès-verbal du 23 août 1965
Le 18 août 1965, le témoin apportera de nouveaux détails de l'observation. Selon ses dires, il s'est approché à sept mètres de l'appareil et a vu les deux passagers accroupis devant un plant de lavande. Maurice Masse aurait été immobilisé plusieurs minutes après que l'un des deux passagers eut pointé sur lui un objet.
Traces
Maurice Masse a été atteint d'hypersomnie pendant plusieurs mois. Sur la trajectoire de départ alléguée de l'engin, les plants de lavande ont subi une dégénérescence sur une centaine de mètres, et sur le site même, la lavande n'a pas repoussé avant 1975.
Aucune trace de radioactivité n'a été relevée sur le site. Le taux de calcium, négligeable aux environs, s'élève à 18,3 % pour la terre prélevée sur le lieu de l'atterrissage allégué. Selon l'astronome et ufologue Pierre Guérin, ce taux joint à l'infertilité du sol après le 1er juillet 1965 aurait été produit par les courants de Foucault induits par un rayonnement électromagnétique de l'engin, plutôt que par un dépôt d'engrais effectué par Maurice Masse.
Interprétations
Visiteurs extraterrestres
Ayant réuni un dossier important sur l'affaire, Phénomènes spatiaux, le bulletin trimestriel édité par le Groupe d'étude des phénomènes aériens (GEPA), écrit : « Nous sommes enclins à penser que le champ de lavande de M. Masse a été l'objet d'une visite insolite et, semble-t-il, extraterrestre ».
Hélicoptère Alouette
La thèse d'un hélicoptère a été avancée dès le 4 juillet 1965, dans un article du Monde. Dès la veille, selon Le Dauphiné Libéré du 4 juillet, les milieux militaires estimaient que la « soucoupe volante » était un hélicoptère appartenant à l'aviation légère de l'armée de terre, très probablement du type Alouette II ou Alouette III. La région connaissait depuis le 29 juin des manœuvres baptisées « Provence 65 », auxquelles participaient cette aviation légère. Comme Valensole n'est qu'à 19 km de Manosque, la limite Est de la zone de manœuvre, il est presque certain que des appareils de l'A.L.A.T. ont survolé Valensole, et un hélicoptère a très bien pu se poser dans le champ de Maurice Masse.
Dominique Caudron abonde dans ce sens dans un article de 1990 : les éléments de l'observation évoquent un hélicoptère Alouette II avec le sifflement caractéristique de la turbine lorsque le rotor s'arrête. Cette semaine là, l'armée organisait des manœuvres auxquelles participaient justement des hélicoptères Alouette.
Pour Claude Maugé, il n'est pas impossible que le témoin ait vu un hélicoptère de la 6e flotte américaine en mission d'espionnage ; plutôt que de reconnaître un cas d'incursion étrangère sur le territoire français, les autorités auraient préféré laisser se développer le récit d'une rencontre avec les occupants d'un ovni.
Mise au point de Maurice Masse
Dans un entretien accordé au Provençal du 5 juillet 1965, le témoin déclare : « L'engin avait la forme d'une araignée géante. J'ai nettement compté six "pattes" et un pivot central. [...] l'appareil a décollé dans un bruit sourd qui n'a rien à voir avec celui d'un avion ou d'un hélicoptère. L'engin ne possédait ni rotor ni pales. J'ai tout de même la prétention de savoir reconnaître un hélicoptère. Ce n'en était pas un. Je suis formel. [...] je n'ai jamais dit qu'il s'agissait d'une soucoupe volante ».
Tonne à engrais liquide
Pour Dominique Caudron, les traces au sol évoquent une tonne (citerne) à engrais liquide chaulé installée par l'agriculteur propriétaire du champ voisin.
Canular
L'ufologue et collectionneur de bandes dessinées Raoul Robé a émis l'hypothèse que le récit de Maurice Masse avait été inspiré par une histoire, « Passagers de soucoupes volantes », publiée en 1950 dans l'illustré À travers le monde. Republiée en 1960, cette histoire présente des points communs avec le récit de Masse : Provence comme cadre, atterrissage d'une soucoupe volante, petits extraterrestres, rayon paralysant. Pour le psychologue Gilles Fernandez, ce scénario est improbable (mais non pas impossible) car il y a peu de similitudes et trop de différences entre « Passagers de soucoupes volantes » et le récit de Maurice Masse.
Classement du GEIPAN
En 2015, le GEIPAN, « classe ce cas en catégorie "D" par défaut, pour faciliter les recherches des internautes » en donnant au public l’accès aux documents les plus fiables de cette affaire, c’est-à-dire les trois procès-verbaux de gendarmerie.
Après révision des cas classés « D » par le GEIPAN à partir de 2005, le taux de non-explication est tombé de 15 à 3%. Vu son « étrangeté », l'affaire de Valensole fait partie de cette catégorie des « phénomènes non identifiés ».
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