La montagne de Lure est une montagne des monts du Vaucluse, située dans le département français des Alpes-de-Haute-Provence. Elle appartient à la même formation géologique que le plateau d'Albion, qu'elle jouxte, et le mont Ventoux. Cette chaîne s'allonge sur 42 kilomètres de long, culmine au signal de Lure (1 825 mètres) et présente un relief très contrasté entre l'adret calcaire, coupé de combes et de vallons, et l'ubac marneux, où s'accumulent monts et ravins.
L'étude de sa géologie, en 1888, a marqué un moment important dans l'avancée des connaissances des chaînes subalpines méridionales. Ce fut Wilfrid Kilian qui la réalisa dans une thèse novatrice où pour la première fois un géologue put dresser une échelle bio-stratigraphique pour le Jurassique et le Crétacé et qui utilisa le tout premier en France les clichés photographiques à l'appui de ses conclusions.
Montagne karstique, crevassée d'avens, aux cours d'eau à écoulement épisodique, où la moindre source est précieuse pour les hommes et les animaux, Lure est couverte majoritairement d'une forêt qui reconquiert, peu à peu, les anciens alpages. Sa faune, riche en grands ongulés, est l'une des causes premières du retour du loup qui s'est installé sur place au début des années 2000, mettant en péril l'élevage qui est une des ressources majeures de l'économie agricole de la montagne.
L'histoire de Lure, qui commence avec le Néolithique, se continue avec celle du chastelard de Lardiers lieu de culte et de pèlerinage, qui a été surnommé le Lourdes des Gaulois. La colonisation romaine fut ponctuelle et se cantonna dans les sites les plus fertiles. La période médiévale fut même marquée par l'abandon massif de villages, au cours des XIIIe et XIVe siècles, provoqué tant par les guerres que par l'absence d'eau. Le plus grand événement historique dans la montagne de Lure fut la résistance au coup d'État de 1851. Les habitants, fervents républicains, y prirent une part prépondérante et subirent une lourde répression. Une tradition de résistance qui se retrouva lors de la Seconde Guerre mondiale, dès 1943, avec la mise en place ici par René Char, chef du service action-parachutage des FFI, des lieux de largage pour le matériel de guerre des avions alliés.
L'habitat de Lure est caractéristique de la Provence avec ses villages perchés regroupant des maisons construites en hauteur, lors des guerres de religion, pour sortir ensuite en plaine, la paix revenue, et se transformer en bastides ou en mas consacrés à l'agriculture et à l'élevage sur de vastes surfaces. Sur les terres les plus éloignées furent construits des cabanons, pour faciliter la mise en culture, ou des jas, pour le pastoralisme. Aussi caractéristique de ce type d'architecture, lié à la pierre sèche, est le cabanon pointu, typique de la région de Forcalquier.
Au cours de XXe siècle, l'agriculture a subi une mutation importante. En quelques décennies, son économie basée sur le couple céréales/mouton est passée à celui de lavande/élevage. Cela s'est suivi par une orientation vers une production de qualité tant pour l'huile essentielle de lavande que pour la production d'agneaux ou de porcs, de miel ou de fromage. L'ensemble de ces produits est maintenant protégé par l'INAO, soit par une AOC, soit par un label rouge.
Le tourisme est devenu le nouvel axe économique des communes de la montagne de Lure. Si la station de ski, pour cause de manque récurrent d'enneigement, a dû fermer, son site s'est transformé en lieu idéal pour le ski de randonnée et le ski nordique. La pratique du VTT s'est progressivement développée depuis le milieu des années 1980, en revanche le cyclisme sur route a connu une certaine croissance depuis que Lure a été par deux fois étape du Paris-Nice. Les amateurs, à partir de l'office de tourisme de Saint-Étienne-les-Orgues, ont à leur disposition un matériel qui leur permet de connaître leur temps et leur classement dans le cadre d'un challenge. En outre, les sports aériens (parapente, vol à voile ou montgolfière) ont le vent en poupe et on assiste au renouveau du thermalisme à Montbrun-les-Bains.
Caractéristique de ma randonnée:
Parcours: 13,220 km
Durée: 4 h 48' 21"
Dénivelé positif: ≈ 728 m
Dénivelé négatif: ≈ 739 m
Recommandations:
Pour cette randonnée, en été, je vous propose de la faire dans le sens proposé sur Visorando. C'est à dire en partant vers le Creux des Chamois à l'Est et le matin car l'après-midi, vous serez en forêt.
Voici l'histoire de ma randonnée:
Après un mois sans randonnées, c'est la montagne de Lure qui est ciblée grâce à "TrekAttitude" sur Youtube.
Une fois au parking qui est le point de départ, j'ouvre la porte de la voiture et je sens de suite que les températures sont basses.
Je fouille dans la voiture à la recherche d'un petit gilet pour me couvrir, mais je ne trouverais rien. À la guerre comme à la guerre.
Je change de t-shirt pour mettre celui en laine de mérinos, je contrôle le sac pour l'eau et la batterie externe puis j'active Visorando et Relive.
C'est parti !!!
À l'entrée du parking, je commence à prendre des photos de la plaque "Montagne de Lure" et de la vue avant d'attaquer le sentier qui descend vers le Creux des Chamois.
Dans ce fameux creux, un petit sentier mène vers la route puis à la crête de Lure qui est à 1 716 m d'altitude.
À cette crête, la vue est déjà à couper le souffle, car on y voit tout les sommets environnants tels que :
- Le plateau de Bure.
- La barre des Écrins.
- Le Pic du Morgon.
- Le Chiran.
- Le Grand Mourre.
- Les Bessillons.
- La Ste Victoire.
- Le Mont Ventoux.
Quelques cairns sont ici et là, un poteau avec un petit panneau d'informations sur Uranus se trouve sur mon passage donc je m'instruis avant de continuer l'ascension.
Je m'approche à grands pas du sommet tout en regardant le vide sur ma droite, mais aussi ce plateau de Bure au loin, qui m'appelle encore et encore après tant de mois à vouloir le gravir. Je viendrai le conquérir, mais il me faudra 8 h 40 de marche pour en venir à bout de ce géant. Patience...
Fini de rêver, revenons au Lure...
Après quelques pas, j'arrive à la première antenne et ensuite aux deux autres.
Là, je rencontre une brave dame, seule, avec qui j'engage une conversation rando bien sûr.
Nous parlons de nos exploits et de nos projets, mais elle me raconte surtout que tôt ce matin, elle n'arrivait pas à se rendormir, donc elle est venu marcher ici.
De longues minutes passent puis nos chemins se séparent, je me dirige vers le panneau "Sommet de Lure / 1 826 m" et là, je me dis que le Youtubeur "TrekAttitude" était à cet endroit précis il y a quelque temps. Bon, lui, il avait eu le brouillard, ce qui n'est pas le cas pour moi aujourd'hui, car j'ai droit à un beau ciel bleu et un petit vent de 25 km/h.
Quelques photos par ci et par là, je descends vers Les Relais où j'y vois un petit cairn et là que vois-je ? Le Mont Ventoux précédemment conquis.
Une petite descente s'impose dans un pierrier pour rejoindre le point de vue "Paysages de Lure" que j'avais vu en passant en voiture juste à côté.
Je prends quelques secondes pour contempler le paysage et j'attaque à nouveau une montée qui me rappelle que le profil altimétrique de la randonnée est en dents de scie.
Je serais rapidement en haut, toujours avec ce ravin à ma droite, une vue encore à 360° et plus loin une table d'orientation qui me confirmera que le plateau au loin est bel et bien le plateau de Bure.
La rando continue tout en augmentant la cadence, je regarde à gauche et à droite puis droit devant.
Cette partie est un sketch pour moi au point d'en rire tout seul.
Pourquoi ?
Eh bien, une autre crête se présente au loin et face à moi...
- Ce n'est pas possible !!! La rando ne va pas jusque là-bas quand même...
Étant persuadé que j'allais attaquer le virage qui serait la moitié de la rando, je dégaine mon téléphone, je regarde sur Visorando et contre toute attente, je dois continuer vers ce sommet. La force et la motivation sont toujours là bien sûr donc je ferais qu'une bouchée de la descente puis de la montée en passant par le panneau "Les Barres".
Près d'un énième cairn, je rejoins deux randonneuses et un randonneur qui profitent de la vue et j'engage là aussi une conversation avant de filer vers la crête des Cavalets à 1 680 m d'altitude où je serais justement suivi de très près par ces trois randonneurs.
J'en profite pour prendre une photo du Mont Ventoux au travers des branches d'un petit sapin avant d'enchaîner vers le Pré du Fau où je sèmerais mes poursuivants lors d'une belle descente dans un pierrier qui mène droit dans la forêt.
Le sentier n'est pas super bien balisé, mais Visorando me guide vers le Bois des Glacières où les mouches sont plus que gonflantes, mais je m'en débarrasserais vite une fois arriver à la route près de la station.
Des gens sont là, assis à table pour manger ou bien à même le sol alors que moi, c'est l'estomac vide que je marche. Non non, je n'ai pas pris à manger, car je veux tout faire d'un trait et quand je vois au bar, tous ces gens en plein apéro, ça me fait saliver.
Une autre descente me tend les bras, ma jambe gauche me fait des caprices suite à une blessure au boulot,
mais fort heureusement, le mental est-là.
Peu de temps après, je prends à gauche sur un sentier bien large où j'y aperçois des gens en VTT et je trace d'un pas décidé sur cette avant-dernière montée où j'y trouverais en haut, deux vieux fours à charbon.
Un petit tour sur Visorando s'impose pour bien me confirmer que la dernière descente est juste là et elle me mènera à un panneau à
1 500 m d'altitude.
Près de celui-ci, je prends une grande respiration, je m'hydrate et c'est là, juste devant moi, que je m'en prends à l'ultime montée qui me mènera à la voiture, mais pour cela, il y a encore de longues minutes de marche.
C'est sur un replat que je croiserais un couple de randonneurs avec qui je papoterais un peu et ils me diront que l'arrivée est pour bientôt.
C'est donc en sortant de la forêt que je reconnais le Creux des Chamois et les derniers pas sont durs, car j'ai eu un rythme assez costaud pour cette sublime ballade (1 h de moins que le temps prévu).
La voiture est toujours là, sur un parking très rempli, je pose mon sac aussitôt à terre le temps de stopper Visorando et Relive.
Je profiterais de la vue encore quelques instants avant de descendre par le versant nord dont la route fait 20 km de long.
FIN
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