Gorges de la Méouge (Entre Drôme provençale et Hautes-Alpes)

Publié le 24 août 2024 à 02:06

Au cœur du Parc naturel régional des Baronnies provençales, à 5 km au sud-ouest de Laragne, les gorges de la Méouge relient la Drôme provençale aux Hautes-Alpes par une petite route qui serpente sur une dizaine de kilomètres entre Barret sur Méouge et Châteauneuf de Chabre, le long de la Méouge. La rivière turquoise bondit en cascade, forme des tourbillons, des trous d'eau, des plages de galets polis, au fond de gorges profondes et verdoyantes, baignées de chaleur et de lumière. Désignées comme une Merveille des Hautes-Alpes, les Gorges de la Méouge sont réputées pour les baignades et les promenades... classées réserve biologique et elles sont l’un des joyaux du territoire Sisteron Buëch.

 

Les curieux liront avec profit les panneaux explicatifs sur la faune, la flore et la géologie : vous êtes ici dans un site Natura 2000 regorgeant de plantes alpines, provençales, méditerranéennes, ibériques et même d'Afrique du Nord. Le site offre une grande diversité de milieux naturels (rivière, falaises, tufs calcaires, forêt) où vivent des espèces remarquables comme le barbeau méridional ou le lézard ocellé.

 

Cliquez sur l'image ci-dessus pour de super informations sur le lieu.


Mes photos:

 

Caractéristique de ma randonnée:

Date: 22 août 2024

Commune: Saint-Pierre-Avez-Le Pont (05)

Parcours: 15,250 km

Durée totale: 6 h 25

Durée de déplacement: 5 h 08

Dénivelé positif: 669 m

Point haut: 794 m

Point bas: 548 m

Retour au point de départ: Oui

Niveau de difficulté: Modérée

Informations:

La randonnée se déroule en dents de scie, alternant montées et descentes qui rendent le parcours à la fois stimulant et agréable.

On évolue souvent à l'ombre des arbres, ce qui apporte une fraîcheur bienvenue, surtout pendant les journées ensoleillées.

Les paysages sont variés, offrant tour à tour des panoramas sur les gorges, des forêts denses, et parfois même des clairières qui permettent d'apprécier pleinement la diversité de la nature environnante.


Voici l'histoire de ma randonnée:

 

En ce 22 août 2024, j'ai eu le plaisir de partir à la découverte des magnifiques gorges de la Méouge, situées entre la Drôme provençale et les Hautes-Alpes, en compagnie de mon ami Mouss.

Ce lieu enchanteur nous a offert un spectacle naturel à couper le souffle, avec ses eaux cristallines et ses parois rocheuses impressionnantes.

La beauté des gorges rivalise avec celle de la faune et de la flore locales, qui se dévoilent au fil de la randonnée.

Chaque pas nous a permis d'apprécier davantage la richesse et la diversité de cet environnement préservé.


Il est 9h24, nous sommes prêts pour une nouvelle aventure, au cœur des gorges de la Méouge.

Le parking est à moitié plein, mais il sera à mon avis, très vite rempli.

Deux des nombreux panneaux instructifs se trouvent en bordure de route.


En traversant la route, nous apercevons aussitôt le pont roman et la Méouge.


Nous empruntons ce petit passage en bordure de route pour rejoindre ce sublime pont.


Je me trouve en ce moment dans un lieu d'une beauté exceptionnelle, où chaque détail semble sortir d'une carte postale.

Le pont roman, véritable joyau architectural, se dresse avec élégance au-dessus de l'eau, témoignant du savoir-faire ancien.

L'eau, d'un bleu apaisant, coule paisiblement sous ses arches, ajoutant une touche de sérénité à ce décor enchanteur.

Les gorges de la Méouge commencent déjà à m'émerveiller par leur grandeur et leur beauté sauvage.

Ce pont, autrefois construit pour permettre l'accès à un moulin, raconte une histoire ancienne. Malheureusement, le moulin a été emporté par les crues vers 1902, mais le pont reste un témoignage silencieux de cette époque révolue.


Voici une partie du moulin.
Je vous laisse écouter l’audio en cliquant sur le bouton ci-dessous.
C’est très enrichissant.


Après quelques petites minutes de découvertes au pont, il est temps de commencer la première montée jusqu’à ce panneau de la Pinède.

Nous prenons donc à droite, en direction du prochain croisement.


Sept mètres de dénivelé positif plus loin, nous dominons le pont alors que je me penche sur la carte afin de savoir dans quelle direction nous devons partir.


À quelques pas du croisement, je m’arrête pour mon petit rituel en photographiant le marquage jaune et rouge sur l’arbre signalant la continuité du sentier du GR de Pays.


Comme vous l’avez certainement constaté en regardant le profil altimétrique plus haut, la randonnée est en dents de scie, et après être montés, nous sommes descendus à nouveau au bord de la Méouge.
Quel endroit apaisant !


N’ayant pas le temps de lézarder au bord de l’eau, nous attaquons une nouvelle montée à l’ombre des pins où certains petits animaux s’agitent sous les plantes.

Ce sont probablement des lézards ocellés.


Sur ce petit massif rocheux, c’est le

« Banc du bouc » que nous rejoindrons en fin de randonnée et sur la deuxième photo, c’est le mini village de Pomet.


Voici un arbre à perruques.
L’arbre à perruques est utilisé dans les espaces verts.

Son bois était autrefois utilisé pour teindre la laine et le cuir.

En décoctant son bois, on obtient un liquide de couleur orangée d’où son autre nom « fustet » qui vient de l’occitan feustel et qui désigne un type de teinture.


Cliquez sur la photo pour plus d’informations.


Un nouveau croisement se présente, puis après analyse de la carte, nous allons jeter un œil à la passerelle des méandres.


En cours de montée, Mouss s’arrête, avec curiosité devant cette plante.
N’ayant pas fait appel à ma mémoire, j’utilise l’application « Picture this plant » pour connaître l’identité de celle-ci.
J’en avais déjà vu lors de ma randonnée au petit Bessillon et c’est un Laser de France.
Laserpitium gallicum, le Laser odorant ou Laser de France, est une espèce de plantes herbacées du genre Laserpitium et de la famille des Apiacées.


Plus d’informations en cliquant sur l’une des photos.


Oh mon Dieu…
2h pour aller à Saint-Pierre-Avez.
Le chemin est encore long, mais il y a tellement de belles choses à voir.
Let’s go.


Au centre de la photo, nous pouvons voir la passerelle où nous étions tant tôt.


Voici une peste.
Une Pyrale du buis.
La pyrale du buis doit son nom commun au régime alimentaire de sa chenille, composé des feuilles d'une plante appelé le buis.

L'invasion de cette espèce peut donc provoquer de lourds dégâts et elle est considérée comme envahissante en Europe depuis 2007, après y avoir été introduite accidentellement via des végétaux importés d'Asie.


Plus d’informations en cliquant sur l’une des photos.


Six minutes plus tard, j’utilise l’application

« Peakfinder » pour identifier cette montagne où guère plus bas, un deltaplane se crashera dans quelques minutes.

Nous y reviendrons, une fois sur le lieu de l’accident.


Le sentier serpente à travers une forêt verdoyante, où chaque pas nous plonge dans une atmosphère apaisante.

Par moments, une agréable sensation de fraîcheur nous enveloppe, apportée par l'ombre dense des arbres.

Cette brise douce est un véritable réconfort, surtout lors des journées chaudes, et ajoute encore plus de charme à cette randonnée en pleine nature.


Ah !
Voilà où nous mangerons tout à l’heure.
Oui, nous serons juste au sommet de ce pic rocheux, à l’ombre des arbres que l’on aperçoit à peine au sommet.


Le sentier nous a finalement ramenés au bord de la rivière de la Méouge, où nous avons pu profiter d'un court instant de la fraîcheur de ses eaux cristallines.

La beauté de cette rivière est saisissante, offrant un véritable havre de paix au cœur de la nature.

Ce moment de pause, bercé par le doux murmure de l'eau, nous a permis d'apprécier pleinement la magie de ce lieu, où chaque détail semble inviter à la sérénité et à l'émerveillement.


« Itinéraire impraticable l’hiver ».

Ça tombe bien, on est en été.
Mais on est partis pour mettre les pieds dans la boue.


Je suis particulièrement heureux que mon ami Mouss ait attiré mon attention sur la présence d'un Lucane Cerf-volant, un insecte fascinant et de plus en plus rare.

Avec sa taille avoisinant les 9 cm, le lucane cerf-volant est le plus grand coléoptère d'Europe!

Cet impressionnant coléoptère, reconnaissable à ses grandes mandibules en forme de bois de cerf, est un véritable trésor de la biodiversité.

Le voir ici, en pleine nature, est un privilège.

Le Lucane Cerf-volant joue un rôle essentiel dans l'écosystème forestier, contribuant à la décomposition du bois mort.

Sa présence témoigne de la richesse et de la santé de cet environnement.

 

Plus d'informations en cliquant sur la photo.


Voici enfin le rocher du château.
C’est impressionnant de voir ce rocher sortir de terre et en écrivant cette ligne, j’ai l’impression que ce rocher a la silhouette d’une personne tenant un sac ou une valise (photo de droite).
Regardez et dites-moi en commentaire si vous voyez la même chose que moi.


Vingt-cinq minutes plus tard, en bas de la dernière descente qui est à la moitié de la randonnée, nous voyons ces « plots » qui permettent d’enjamber un cours d’eau, à l’heure actuelle asséché.
Vous vous demandez si je suis passé sur les plots en imaginant que l’eau coule à flots ? Oui oui (Mdr).


Nous voilà à la route de Saint-Pierre.
Je ne vous cache pas que j’ai aussitôt imaginé la scène du film « Les visiteurs », quand Jacouille découvre le bitume, qu’il s’accroupît et qu’il pose son oreille sur la route.
Bien sûr que je voulais reproduire cette scène, mais des gens arrivait d’un peu plus bas.
Ils m’auraient pris pour un fada.


Après avoir descendu la route sur 400 mètres, nous passons sur un pont qui enjambe la Méouge.
Il est précisément 12h45 et Mouss propose de manger au bord de l’eau.

Le seul endroit de disponible que nous trouvons est sous le pont, mais je ne vous cache pas que l’on est venu pour contempler la nature et non pour voir un gros bloc de béton pendant la pause.
Nous reprenons la route afin de trouver un autre endroit.


À quelques pas de là, après avoir longé la D942 sur 160 mètres, nous attaquons la plus longue montée de la randonnée, avec une faim de loup.
Nous suggérons de prendre la pause au sommet, car la vue en vaudra certainement le coup.


L’ascension se fait à petit pas, un œil sur le sentier, l’autre cherche le moindre détail pour une séance photo et ce sont finalement les sommets qui seront ciblés, car nous souhaitions en connaître leurs identités.
L’application Peakfinder est de nouveau utilisée.


Nous voilà au point le plus haut de la rando, à la

« Côte Chaude ».
Oui, il fait chaud et c’est l’heure de chercher un coin à l’ombre pour manger.
C’est donc à flanc de falaise que nous allons manger, tout en profitant de la vue.
Vous vous rappelez du massif rocheux, quand j’ai dit (plus haut dans le récit) que l’on allait manger tout en haut ?
Nous y voici !
Bon, étant donné que j’ai du mal à manger en rando, le repas de ce midi sera un bon velouté qui va passer tout seul.

Miam-miam.


Alors que nous avancions tranquillement sur le sentier, mon ami Mouss s'arrêta soudainement, figé au milieu de la forêt.

Son geste brusque interrompit notre marche, et je le vis tendre l'oreille, comme captivé par quelque chose que je ne pouvais encore percevoir.

Le silence s'étendait autour de nous, presque palpable, enveloppant les arbres d'une aura mystérieuse.

L'instant semblait suspendu, chaque souffle de vent, chaque craquement de branche devenant plus intense.

Mouss écoutait attentivement, comme si la forêt elle-même avait un secret à nous révéler.


Nous arrivons enfin sur le site international de vol libre de Laragne-Chabre, un lieu habituellement empreint de liberté et de passion pour le ciel.

Mais aujourd'hui, l'atmosphère est lourdement chargée de gravité.

Des gendarmes et des pompiers sont déjà sur place, leurs visages tendus, s'affairant autour d'un homme d'une soixantaine d'années.

Ce dernier, passionné de deltaplane, a rencontré de sérieuses difficultés en vol, qui l'ont conduit à un terrible crash sur ce même site.

L'accident est d'une extrême gravité. Tandis que les secours s'activent, l'urgence de la situation est palpable.

L'homme, grièvement blessé, sera bientôt transféré à l'hôpital de Gap par hélicoptère (Choucas 05), laissant derrière lui un silence pesant et des témoins bouleversés.


Nous avons passé de longues minutes à attendre l’arrivée de l’hélicoptère et suite à cet évènement grave, nous sommes partis pour la dernière descente de la journée et sur une route goudronnée.
C’est en cours de descente que j’observe ce magnifique papillon nommé « Azuré bleu céleste » en train de butiné une plante du nom de Azurite.
L'imago de Lysandra bellargus est un petit papillon qui présente un dimorphisme sexuel : le dessus du mâle est bleu ciel intense, celui de la femelle est marron bordé de lunules orange.

Les deux sexes ont leurs ailes bordées d'une frange blanche entrecoupée de noir caractéristique. Leur revers est gris ou ocre, orné de points noirs cerclés de blanc et d'une série de lunules submarginales orange.


Plus d’informations en cliquant sur la photo.


J’avoue que je suis content d’avoir pu photographier deux papillons et un coléoptère lors de cette sortie, mais là, je tenais à identifier deux sommets que j’ai déjà gravis : La Baume et le Cousson.


Nous voilà enfin arrivés au charmant village de Pomet, et sans perdre une seconde, on s'écrie d'une seule voix : "Nous sommes paumés !"

Un jeu de mots qui semble fait sur mesure pour ce coin reculé.

Mais notre humour se transforme vite en perplexité lorsque nous tombons sur un panneau des plus intrigants : "tous feux interdits".

On se regarde, mi-amusés, mi-épuisés, en se demandant s'il est vraiment prudent de conduire de nuit par ici.

Après tout, s'ils interdisent les feux, ça ne doit pas être pour rien...

Peut-être un village où l'obscurité règne en maître ?


Juste en dessous du village, nous dominons le

« Banc du bouc » avec un petit tunnel qui permet à la route de continuer dans les gorges.


Rapidement, nous atteignons le petit parking du Banc du bouc qui domine la Méouge, mais aussi le parking où se trouve ma voiture.
Nous profitons quelques minutes de la vue puis nous repartons pour les derniers quelques mètres.


Enfin, nous arrivons près de la voiture et de nombreuses personnes se baignent dans les eaux de la Méouge.

Arrivés au bord de la route principale, j’aborde deux gardes en charges de surveiller et sensibiliser les gens contre les constructions de barrages de galets qui sont nocifs.

Je vous invite à regarder le fichier un peu plus bas.
Suite à cela, je suis allé tourner une petite vidéo près de la Méouge et ensuite, nous sommes remontés à la voiture afin de retourner chez soi.

Un énorme merci à mon poto Mouss, grand fan de nature, pour m’avoir suivi ici et pour m’avoir fait confiance.
C’était un honneur d’avoir partagé cette randonnée dans ses merveilleuses gorges et pour conclure ce récit, je n’ai qu’une chose à dire : « C’est la rando de la vie ».


FIN

 

⚠️ INFORMATION DE HAUTE IMPORTANCE ⚠️

Il est essentiel de préserver l'équilibre fragile des écosystèmes, en particulier dans des lieux naturels aussi précieux que les gorges de la Méouge et les autres cours d'eau.

Construire des barrages de galets peut sembler inoffensif, mais ces actions perturbent la vie aquatique, modifient le flux naturel de l'eau, et peuvent avoir des conséquences néfastes

sur la faune et la flore locales.

Pour en savoir plus sur l'impact de ces gestes et découvrir comment chacun peut contribuer à la protection de ces espaces, je vous invite à lire attentivement le fichier ci-dessous.

Ensemble, protégeons la beauté et la biodiversité de nos rivières.

Plaquette Ecogestes
PDF – 2,1 MB 37 téléchargements

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Merci.

 

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Commentaires

Michel
il y a 3 mois

Encore une fois magnifique. Avec toi, on découvre des itinéraires nouveaux, il y a plein de photos, les textes sont très bien écrits avec une touche d'humour et cerise sur le gâteau, on s'instruit. Merci David.